Vêtu d'une blouse blanche brodée du logo de l'Hôpital pulmonaire de Shanghai, Romain Vergé, un chirurgien thoracique français de 33 ans, entre d'un pas énergique dans le centre clinique à 8H00. C'est ici qu'il a réalisé sa première VATS (chirurgie thoracique vidéo-assistée) uniportale, une technique qui réduit considérablement la douleur et le temps de convalescence du patient. Au cours des six derniers mois, plongé dans l'un des environnements chirurgicaux les plus avancés au monde, M. Vergé a maîtrisé des procédures qu'il jugeait autrefois impossibles. 

M. Vergé, qui travaille au Centre hospitalier universitaire de Toulouse, classé depuis plusieurs années parmi les meilleurs hôpitaux de France, est venu à l'Hôpital pulmonaire de Shanghai avec un objectif clair : apprendre la VATS uniportale. 

"En France, la plupart des chirurgies mini-invasives sont réalisées par VATS multiportale avec trois incisions. Mais, j'ai été séduit par l'approche uniportale en raison de sa seule incision, de la douleur moindre et de la convalescence plus rapide", explique M. Vergé. "La réputation mondiale de l'Hôpital pulmonaire de Shanghai en faisait le choix idéal." 

En tant que principal établissement de chirurgie thoracique en Chine, l'Hôpital pulmonaire de Shanghai a été le pionnier de la VATS uniportale en 2012 et s'est depuis consacré à la promotion de cette technique innovante. 

Aujourd'hui, plus de 27.000 interventions sont pratiquées chaque année dans cet hôpital, les techniques mini-invasives représentant plus de 97% de tous les cas. Plusieurs approches chirurgicales innovantes développées ici ont été intégrées dans les lignes directrices médicales internationales. 

Fort de cette expertise, le Centre international de formation en chirurgie thoracique de l'hôpital a formé plus de 1.000 chirurgiens provenant de plus de 100 pays et régions depuis 2014. Grâce à l'observation de chirurgies en direct, à des opérations simulées, à des laboratoires d'expérimentation animale et à des symposiums de pointe, les participants s'immergent dans la maîtrise de techniques de pointe. 

En février 2025, M. Vergé a rejoint le centre pour une formation de six mois. "Venir ici était un rêve. Je voulais améliorer les soins aux patients non seulement avec des médicaments, mais aussi avec mes mains", explique-t-il. Pour lui, les chirurgiens peuvent être considérés comme des artistes : soulageant les patients et luttant contre le cancer. 

Le système de formation "théorie-simulation-pratique-suivi" du centre a permis à M. Vergé de ne pas être un observateur passif. Dès le premier jour, il a non seulement observé l'équipe chirurgicale, mais en aussi fait partie, recevant des commentaires en temps réel sur la planification des opérations et la manipulation des instruments. 

Se souvenant de sa première VATS uniportale pendant sa formation, M. Vergé admet avoir été nerveux. "Ce qui m'a vraiment marqué, c'est la gentillesse et le soutien de tous les chirurgiens, qui ont généreusement partagé leurs conseils et astuces pour m'aider à perfectionner mes compétences. Même les équipes infirmières et anesthésistes ont été d'une aide précieuse. Le travail d'équipe harmonieux et le sentiment d'appartenance ont rendu le processus d'intégration vraiment enrichissant", se souvient-il. 

La charge de travail était intense. Le volume et la complexité des interventions chirurgicales étaient impressionnants, avec plus de 500 à 600 opérations par semaine, dont beaucoup considérées comme rares ailleurs. 

Il est passé de l'observation des chirurgies uniportales à la maîtrise des procédures utilisant l'approche uniportale. A la fin de sa formation en août, M. Vergé avait réalisé environ 60 procédures uniportales. "C'est quelque chose que je n'aurais pas cru possible il y a seulement six mois. C'était vraiment un rêve", indique-t-il. 

Au-delà des compétences techniques, cette expérience a marqué un tournant dans sa carrière, car elle lui a également permis d'acquérir une nouvelle perspective sur l'éthique professionnelle, les soins aux patients, la formation médicale et le travail d'équipe. 

Selon lui, les progrès technologiques réalisés ici sont tout aussi impressionnants, car les robots chirurgicaux développés par le pays comptent parmi les plus sophistiqués au monde. 

"L'état d'esprit consiste à travailler plus dur, à opérer davantage et à continuer d'aimer ce que l'on fait chaque jour. Cet état d'esprit est incroyablement motivant", affirme-t-il. 

De retour en France, M. Vergé prévoit de mettre en place la VATS uniportale dans son hôpital. "Elle exige des compétences plus élevées de la part du chirurgien. Elle est meilleure pour les patients. C'est l'avenir de la chirurgie thoracique, qui s'est déjà concrétisé en Chine. Il est donc important de la diffuser en Europe", ajoute-t-il. 

De plus, il vise également à renforcer les liens institutionnels, en invitant des chirurgiens chinois en France, en proposant des collaborations, telles que le partage de la base de données nationale française EPITHOR, afin d'améliorer les études chinoises en y ajoutant le point de vue européen, ainsi qu'en organisant des recherches ou des formations conjointes. 

Wang Haifeng, directeur adjoint du service de chirurgie thoracique de l'hôpital, déclare à Xinhua qu'en tant que leader mondial de la VATS uniportale, l'hôpital pulmonaire de Shanghai s'engage à faire progresser la formation en chirurgie thoracique dans le monde entier. 

"L'influence de notre centre reflète le rôle de la Chine dans l'innovation chirurgicale. A l'avenir, nous allons affiner les programmes, élargir le corps enseignant et améliorer la qualité de la formation pour les participants internationaux", déclare M. Wang.