Sous un soleil de plomb, dans le village Dongquan du district de Pingyao, dans la province chinoise du Shanxi (nord), des volontaires chinois et étrangers s'affairent à restaurer les briques du portail d'une résidence traditionnelle chinoise, sous la direction d'artisans professionnels. Après six heures de travail, leurs visages ruissellent de sueur et leurs vêtements sont couverts de poussière.
Du 1er au 13 août, un camp de volontaires pour la conservation du patrimoine architectural est organisé conjointement par la Fondation Ryan Yisan pour le patrimoine et le district de Pingyao. Dans le cadre de l'événement, 17 volontaires venus du monde entier, dont six Français, se trouvent dans le village pour participer à des travaux de restauration.
Agée de 26 ans, Aurore Franche est mannequin de métier, mais s'est toujours passionnée pour la protection du patrimoine culturel, y voyant un moyen de "toucher l'histoire du doigt". Elle a rejoint le camp pour ressentir, à travers ce travail manuel, la sagesse des anciens artisans chinois.
"L'architecture traditionnelle chinoise est d'une beauté fascinante, surtout ses assemblages tenon-mortaise. Ces structures magiques tiennent sans colle ni clou, et pourtant, elles sont d'une solidité incroyable", s'émerveille-t-elle.
Etudiant français en archéologie, Herwann Rocrou consacre son temps libre à l'apprentissage du chinois et à la découverte de la Chine. Après avoir visité Shanghai et Suzhou et étudié les civilisations anciennes du pays, il a rejoint le groupe bénévole pour comprendre les méthodes de préservation de l'architecture traditionnelle chinoise et en apprendre davantage sur ses techniques de restauration.
"J'adore l'histoire et la culture chinoises. Je voudrais m'y installer un jour", confie-t-il.
Selon Ding Feng, secrétaire général de la fondation, celle-ci a organisé 48 camps de volontaires à travers les provinces du Shanxi, du Guizhou, du Fujian, du Yunnan et d'autres régions depuis 2010.
Plus de la moitié de ces activités se sont déroulées au Shanxi, une province réputée pour son patrimoine architectural. Au cours des 15 dernières années, près de 1.000 volontaires internationaux y ont participé.
"Notre objectif est d'offrir au public, notamment aux jeunes, plus d'occasions de s'impliquer dans la protection du patrimoine", déclare M. Ding. "En travaillant de leurs mains, ils établissent un lien tangible avec l'architecture traditionnelle. Cela renforce leur attachement émotionnel et stimule l'enthousiasme et l'initiative."