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De nouvelles preuves montrent que le COVID-19 circulait hors de Chine plus tôt qu'initialement estimé
french.xinhuanet.com | Updated: 2021-01-14 17:26:00
Le département de la santé de l'Etat d'Espirito Santo au Brésil a annoncé mardi que la présence d'anticorps IgG, spécifiques au virus SARS-CoV-2, a été détectée dans des échantillons de sérum à partir de décembre 2019.

Le département de la Santé a déclaré que 7.370 échantillons de sérum avaient été collectés entre décembre 2019 et juin 2020 sur des patients suspectés d'être infectés par la dengue et le chikungunya.

Dans les échantillons analysés, des anticorps IgG ont été détectés chez 210 personnes, dont 16 cas suggérant la présence du nouveau coronavirus dans cet Etat avant que le Brésil n'annonce son premier cas officiellement confirmé le 26 février 2020. L'un des cas a été recueilli le 18 décembre 2019.

Le département de la Santé a indiqué qu'il faut environ 20 jours à un patient pour atteindre des niveaux détectables d'IgG après une infection, donc la contamination pourrait avoir eu lieu entre fin novembre et début décembre 2019.

Le ministère brésilien de la Santé a demandé à l'Etat de mener des enquêtes épidémiologiques approfondies pour obtenir une confirmation supplémentaire.

Les résultats obtenus au Brésil sont les plus récents parmi les études menées dans le monde entier qui ont permis d'ajouter aux preuves croissantes que le COVID-19 a circulé en dehors de Chine sans être détecté plus tôt qu'on ne le pensait.

Des chercheurs de l'université de Milan ont récemment découvert qu'une femme de cette ville du nord de l'Italie avait été infectée par le nouveau coronavirus en novembre 2019, selon les médias.

Grâce à deux techniques d'analyse différentes effectuées sur des tissus cutanés, les chercheurs ont identifié dans la biopsie d'une femme de 25 ans la présence de séquences de gènes d'ARN du virus SARS-CoV-2 datant de novembre 2019, selon le quotidien régional italien L'Unione Sarda.

"Il y a, dans cette pandémie, des cas où le seul signe d'infection par le virus SRAS-CoV-2 est celui d'une pathologie cutanée", a expliqué dans le journal le docteur Raffaele Gianotti, qui a coordonné la recherche.

"Je me suis demandé si nous pouvions trouver des preuves de la présence du SARS-CoV-2 dans la peau des patients souffrant uniquement de maladies cutanées avant le début de la phase épidémique officiellement reconnue", a-t-il poursuivi, ajoutant que "nous avons trouvé les 'empreintes digitales' du COVID-19 dans les tissus cutanés".

Selon les données mondiales, il s'agit "de la plus ancienne preuve de la présence du virus SRAS-CoV-2 chez un être humain", a affirmé l'article.

Fin avril 2020, Michael Melham, maire de la ville américaine de Belleville, dans le New Jersey, a signalé avoir été testé positif aux anticorps du COVID-19 et pense avoir contracté le virus en novembre 2019, malgré l'hypothèse d'un médecin selon laquelle il n'avait attrapé que la grippe.

En France, les scientifiques ont découvert qu'un homme avait été infecté par le nouveau coronavirus en décembre 2019, environ un mois avant que les premiers cas ne soient officiellement enregistrés en Europe.

Citant un médecin des hôpitaux Avicenne et Jean-Verdier près de Paris, la chaîne de télévision d'information britannique BBC News a rapporté en mai 2020 que le patient "a dû être infecté entre le 14 et le 22 décembre (2019), car les symptômes du coronavirus prennent entre cinq et 14 jours pour faire leur apparition".

En Espagne, des chercheurs de l'université de Barcelone, l'une des plus prestigieuses du pays, ont détecté la présence du génome du virus dans des échantillons d'eaux usées prélevés le 12 mars 2019, a annoncé l'université dans un communiqué en juin 2020.

En Italie, les recherches de l'Institut national du cancer de Milan, publiées en novembre 2020, ont montré que 11,6% des 959 volontaires sains qui ont participé à un test de dépistage du cancer du poumon entre septembre 2019 et mars 2020 avaient développé des anticorps du COVID-19 bien avant février 2020, date à laquelle le premier cas officiel avait été enregistré dans le pays, quatre cas cités dans cette étude datant de la première semaine d'octobre 2019, ce qui signifie que ces personnes avaient été infectées en septembre 2019.

Le 30 novembre 2020, une étude des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a révélé que le COVID-19 était probablement présent aux Etats-Unis dès la mi-décembre 2019, soit quelques semaines avant que le virus ne soit identifié pour la première fois en Chine.

Selon l'étude publiée en ligne dans la revue Clinical Infectious Diseases, les chercheurs des CDC ont testé des échantillons de sang provenant de 7.389 dons de sang de routine collectés par la Croix-Rouge américaine du 13 décembre 2019 au 17 janvier 2020 afin de détecter des anticorps spécifiques au nouveau coronavirus.

Le COVID-19 "pourrait avoir été présent aux Etats-Unis en décembre 2019", environ un mois plus tôt que le premier cas officiel du pays, le 19 janvier 2020, selon les scientifiques des CDC.

Ces résultats illustrent une fois de plus combien il est compliqué de résoudre l'énigme scientifique du traçage des sources du virus.

Historiquement, le lieu où un virus a été signalé pour la première fois s'est souvent avéré ne pas être celui de son origine. Le VIH, par exemple, a été repéré pour la première fois aux Etats-Unis, mais il est également possible qu'il n'ait pas été originaire de ce pays. De plus en plus d'éléments prouvent également que la grippe espagnole n'a pas pour origine l'Espagne.

Par conséquent, le fait que le SARS-CoV-2 a été d'abord signalé à Wuhan ne signifie pas forcément que le virus est originaire de cette ville.

En ce qui concerne ces études, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu'elle prendra "très au sérieux chaque détection en France, en Espagne, en Italie, et chacune fera l'objet d'un examen".

"Nous ne mettrons pas fin à notre recherche de la vérité sur l'origine du virus, mais nous nous baserons sur la science, sans la politiser ni essayer de créer des tensions dans le processus", a promis le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, fin novembre 2020.

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