Actualités

Le Forum sur la coopération sino-africaine affiche sa vitalité
By Qi Jianhua | Dialogue Chine-France | Updated: 2020-12-08 09:29:00

La cheffe de train chinois Ding Jihua et une hôtesse de bord éthiopienne à la gare de Labu à Addis-Abeba, le 1er octobre 2016.

   À l’occasion du 20e anniversaire de la création du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), le président chinois Xi Jinping et son homologue Macky Sall du Sénégal, le pays coprésident du Forum, ont adressé des messages de félicitations aux pays et aux peuples du continent africain pour célébrer ce moment important. Le FCSA a ouvert une nouvelle ère dans les relations sino-africaines, la coopération a été fructueuse et reste pleine de vitalité dans un monde en mutation.

  Une naissance au moment opportun

  Les relations Chine-Afrique ont une longue histoire. À la fin du siècle dernier, avec la vague de mondialisation économique de l’après-guerre froide, les relations politiques et économiques internationales ont subi des changements sans précédent. En tant que plus grand pays en développement, la Chine, engagée dans la réforme et l’ouverture, et le continent africain, où l’on compte une forte concentration de pays en développement, s’ouvraient à l’ère du développement pacifique et se demandaient comment faire entrer les relations sino-africaines dans le nouveau siècle. C’est ainsi que le FCSA est né.

  Le 12 octobre 2000, la première Conférence ministérielle Chine-Afrique s’est tenue à Beijing, sur le principe de la consultation sur un pied d’égalité, d’une plus grande compréhension, du renforcement de l’amitié et de la promotion de la coopération pour réfléchir à la manière de promouvoir la mise en place d’un nouvel ordre politique et économique international juste et raisonnable dans le nouveau siècle, préserver les intérêts communs des pays en développement et renforcer la coopération sino-africaine dans les domaines économiques et commerciaux. Deux documents historiques, la Déclaration de Beijing et le Programme de coopération pour le développement socioéconomique Chine-Afrique, ont été adoptés. Les deux parties ont décidé à l’unanimité d’établir et de développer un nouveau partenariat à long terme stable, d’égal à égal et mutuellement bénéfique dans le cadre de la coopération Sud-Sud (CSS) au XXIe siècle, de promouvoir la coopération dans l’économie et le commerce, la finance, l’agriculture, la santé, les sciences et technologies, la culture, l’éducation, les ressources humaines et les transports, et d’encourager leur développement commun. Depuis lors, le FCSA, une plateforme de dialogue et un mécanisme de coopération, a été officiellement mis en place, ouvrant un nouveau chapitre et une nouvelle ère dans le développement des relations sino-africaines.

Le 24 juillet 2018, un ingénieur chinois enseigne la structure du châssis d’un train aux étudiants kényans de l’Université des communications de Beijing dans un atelier de Jinan (Shandong).

  Des résultats fructueux

  Au cours de ces 20 dernières années, le FCSA a réalisé de nouvelles percées dans les mécanismes, les domaines, les méthodes et les résultats de la coopération, bénéficiant tant à la Chine qu’à l’Afrique, et influant sur le monde entier.

  Une amélioration continue des mécanismes de coopération. Le FCSA constitue une plateforme importante et active de dialogue collectif à plusieurs niveaux entre les deux parties et un mécanisme de connexion efficace pour une coopération pragmatique. Sept sessions de la Conférence ministérielle ont déjà été organisées. Depuis 2007, les ministres des Affaires étrangères chinois et des pays africains ont également tenu des consultations politiques en groupe en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. De nombreux mécanismes ont été créés : le Forum civil Chine-Afrique, le Forum des jeunes dirigeants Chine-Afrique, le Séminaire ministériel sino-africain sur la coopération et le développement en matière de santé, le Forum de coopération des médias Chine-Afrique, la Conférence sino-africaine sur la réduction de la pauvreté et le développement, le Forum juridique du FCSA, le Forum de coopération des autorités locales Chine-Afrique et le Forum de réflexion Chine-Afrique. En juin 2020, la Chine et l’Afrique ont également organisé un sommet spécial pour lutter ensemble contre le COVID-19. Ce sont des réussites à mettre au crédit du FCSA et qui en assurent le développement.

  Un approfondissement continu de la confiance mutuelle stratégique et une progression continue du niveau de coopération. Les éditions du FCSA ont clairement défini les buts, les objectifs et les relations de coopération. En 2000, il s’agissait de « maintenir les intérêts communs de la Chine et de l’Afrique et de renforcer le nouveau partenariat à long terme stable, d’égal à égal et mutuellement bénéfique dans le domaine économique et commercial entre la Chine et l’Afrique ». En 2009, il fallait « approfondir le nouveau type de partenariat stratégique Chine-Afrique et rechercher le développement durable ». En 2015, il était question d’orienter les relations vers un « partenariat stratégique global ». Le sommet de 2018 a arrimé huit plans d’action, l’initiative « la Ceinture et la Route », le Programme 2063 de l’Union africaine et les objectifs de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. La confiance mutuelle stratégique et la coopération entre la Chine et l’Afrique se sont accrues pour atteindre un niveau plus élevé.

  Une extension continue de la coopération. En tant que plateforme de dialogue selon le principe de la consultation, de la construction conjointe et du partage, le FCSA a approfondi et élargi le consensus et les domaines de coopération, et accentué l’intensité de la coopération. En 2019, le volume du commerce bilatéral a dépassé 200 milliards de dollars américains, la Chine étant le premier partenaire commercial de l’Afrique depuis 11 années consécutives. Le stock d’IDE de la Chine en Afrique a atteint 110 milliards de dollars américains, et plus de 3 700 entreprises chinoises y ont investi et créé des emplois. La Chine a mis en place une coopération dans les infrastructures, construit plus de 6 000 km de voies ferrées et d’autoroutes, bâti près de 20 ports et plus de 80 centrales électriques. On peut citer la ligne de chemins de fer Mombasa-Nairobi au Kenya et le pont Maputo-Catembe au Mozambique, des projets qui sont autant de cartes de visite.

  Une protection des intérêts des deux parties et l’apport de bénéfices aux peuples chinois et africain. La coopération sino-africaine doit profiter aux populations. En 2012, l’Union africaine a adopté un plan de développement des infrastructures. La Chine y a répondu et a participé à la construction d’un certain nombre d’infrastructures : lignes ferroviaires, autoroutes, ports, centrales électriques et installations de communication. Les investissements dans les infrastructures de la Chine en Afrique ont augmenté à un taux annuel de plus de 10 %. L’Afrique les évalue généralement de manière élevée. L’expérience personnelle des Africains, c’est qu’avec les Chinois, les routes sont reliées, les lumières allumées, l’eau courante est disponible et il y a plus d’emplois. Le riz hybride chinois est également cultivé en Afrique, permettant d’accroître la production et de résoudre le problème de la sécurité alimentaire. Les dirigeants de nombreux pays africains ont pleinement reconnu les bienfaits de la coopération pragmatique sino-africaine en différentes occasions.

Le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti a été construit par une entreprise chinoise. 

C’est la première ligne électrifiée moderne de chemin de fer d’Afrique.

  Vers une transition et une remise à niveau

  La paix et le développement restent toujours des thèmes d’actualité. Alors que le monde subit des changements majeurs jamais vus depuis un siècle, le FCSA et le développement des relations sino-africaines sont également confrontés à une nouvelle série d’opportunités et de défis.

  Le FCSA est un cadre collectif de dialogue liant étroitement les objectifs de développement communs aux magnifiques aspirations de maintien de la paix mondiale, ouvrant une nouvelle ère dans les relations sino-africaines. Au fil des années, le FCSA s’est amarré au nouveau moteur de « la Ceinture et la Route », et les effets positifs se manifestent continuellement, favorisant la coopération économique et commerciale pour améliorer l’efficacité, la transition et la modernisation. La prochaine édition du FCSA qui se tiendra au Sénégal en 2021 favorisera ainsi davantage la réalisation des objectifs communs des deux parties.

 

  Qi Jianhua • professeur à l’Université de diplomatie de Chine

Numéro 12 avril-juin 2022
L'Axe central de Beijing, une artère historique
Le charme de Beijing à travers les figurines en farine
La Chine agit pour protéger la biodiversité végétale
Un siècle de photographies de l'Axe central de Beijing
Liens