Voix des jeunes

La coopération mondiale pour les océans
By LIU ZHIYU* | Dialogue Chine-France | Updated: 2022-12-30 12:43:00

Un membre de l’Institut de recherche océanique de l’Académie de sciences de Chine donne des explications à des élèves, le 22 mai 2021. 

Lorsque nous sommes sur la plage et que nous regardons la mer, nous ne réalisons peut-être pas à quel point les océans du monde sont en fait étroitement liés. Tous les êtres humains partagent un même océan, et tous les problèmes de pollution et de changement climatique doivent être résolus ensemble, et non pas de manière isolée.  

Un consensus mondial est impératif 

J’étudie l’océanographie physique à Xiamen (Fujian). Pour ceux qui vivent au bord de l’océan, il n’a rien d’extraordinaire, mais en fait, on le connaît mal. Selon certaines estimations, il nous resterait encore 95 % des océans à explorer et à découvrir. Par exemple, l’océan représente environ 71 % de la surface de la Terre, mais la connaissance que nous avons des profondeurs de  l’océan est loin d’être similaire à celle de la surface de la lune et de Mars. Les activités humaines dépendent dans une large mesure des océans, mais il reste encore beaucoup à faire pour mieux les connaître.  

Si l’industrialisation a contribué au développement, les océans en ont beaucoup souffert. Deux voies s’offrent à l’humanité : doit-on continuer à les utiliser sans retenue, ou doit-on s’unir pour faire face aux problèmes et relever les défis, protéger ensemble les océans pour assurer leur développement durable ? La communauté internationale doit de toute urgence parvenir à un consensus et effectuer les bons choix. 

Photo de groupe de l’activité d’enquête de la zone de balancement des marées dans le cadre du programme de formation des jeunes pionniers bleus au district de Dongshan à Zhangzhou (Fujian), le 26 juillet 2022. 

En janvier 2021, la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (appelée « Décennie de l’océan ») a été approuvée par l’Assemblée générale des Nations Unies et officiellement lancée. Elle vise à « promouvoir des solutions scientifiques révolutionnaires et le développement durable et à connecter l’homme et les océans » et se donne pour objectifs des océans propres, sains et résilients, des océans productifs, des océans prévisibles, des océans sûrs, des océans accessibles, et des océans qui inspirent et attirent. Il s’agit d’une grande initiative qui donne la priorité à la recherche scientifique, avec l’appui des technologies et de divers secteurs, et aux applications scientifiques pour que les océans répondent à nos attentes. 

Une coopération sino-française fructueuse  

La coopération sino-française dans le domaine des océans est un modèle de coopération internationale. Depuis le début des années 1980, les deux pays coopèrent dans la recherche sur les processus biogéochimiques des polluants et des nutriments dans l’estuaire du fleuve Yangtsé et les zones maritimes adjacentes, avec des échanges fréquents et des formations. De 1997 à 2013, la Chine et la France ont continué à coopérer dans la géologie océanique, notamment avec l’ODP Leg 184, le premier forage scientifique en haute mer de la Chine. Dans tous ces domaines, les deux pays ont fait œuvre de pionniers et obtenu des résultats fructueux dont l’impact a été important.  

Il convient de mentionner en particulier que le satellite océanique sino-français (CFOSAT), lancé en 2018, est le premier au monde à effectuer des mesures simultanées de télédétection à haute résolution du vent et des vagues à la surface de l’océan. Il joue un rôle important dans des questions et des applications scientifiques majeures, notamment dans les études sur l’environnement de la cinétique des océans de la planète, la surveillance des océans, la prévention et l’atténuation des catastrophes et la recherche sur le changement climatique. Il a été officiellement livré au ministère des Ressources naturelles de Chine et mis en orbite pour des applications opérationnelles. En 2018, la goélette de recherche française Tara s’est rendue à Xiamen.  

Activités conjointe de la goélette de recherche scientifique française Tara et du navire de recherche scientifique Jiageng 

La coopération Chine-France dans le cadre du programme des flotteurs BGC-Argo est également fructueuse, ce qui a considérablement amélioré la résolution des observations des paramètres biogéochimiques marins et amélioré notre compréhension des processus biogéochimiques à l’échelle mondiale, abaissé les incertitudes dans le calcul des flux de carbone océanique, et amélioré le modèle de prévision des ressources océaniques.  

Un travail qui se poursuit 

La protection et le développement durable des océans sont un travail de longue haleine. Nous devons assumer nos responsabilités à l’égard des générations futures et il est crucial de construire ensemble une communauté de destin des océans. Les jeunes et la prochaine génération doivent les comprendre et les chérir, les considérer comme la composante la plus importante de leur vie, et vouloir pleinement réaliser la coexistence harmonieuse entre l’homme et les océans.  

Du niveau national aux provinces et villes côtières, la Chine a intensifié ses efforts de vulgarisation dans les sciences de la mer. Xiamen a effectué de nombreux travaux de vulgarisation scientifique auprès des établissements universitaires et scolaires, ainsi que du grand public. Grâce au Laboratoire national clé des sciences de l’environnement des océans et au navire Jiageng, l’Université de Xiamen a lancé le Programme de formation des jeunes pionniers bleus en partenariat avec des fondations nationales de protection de l’environnement, afin d’attirer des collégiens et des lycéens à s’intéresser aux sciences de la mer, de stimuler leur enthousiasme pour la recherche scientifique et d’aider la prochaine génération à établir un lien naturel avec les océans grâce à la recherche et à la pratique. 

D’une manière générale, les océans sont aujourd’hui confrontés à de nombreux défis qui doivent être relevés par tous les pays du monde. C’est le travail de plusieurs générations. La vulgarisation, en particulier auprès des jeunes, est particulièrement importante. Les instituts de recherche, les universités, et les médias notamment doivent sensibiliser le public à la mer et améliorer les connaissances des jeunes générations. 

*LIU ZHIYU est vice-doyen et professeur de l’Institut des océans et de la Terre de l’Université de Xiamen 

 

Numéro 13 juillet-septembre 2022
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