Depuis l’automne 2013, quand le président chinois Xi Jinping a proposé la construction conjointe de l’initiative « la Ceinture et la Route », elle n’a cessé de s’enrichir et de s’affiner. En mai 2017, M. Xi a officiellement proposé l’initiative de la Route de la soie numérique lors du premier Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale. Elle se concentrera sur les mégadonnées, l’infonuagique et les villes intelligentes en renforçant la coopération dans l’économie numérique, l’intelligence artificielle, les nanotechnologies, les ordinateurs quantiques et d’autres secteurs d’avant-garde, et bâtira conjointement une « communauté de destin du cyberespace ».   

Sommet mondial des entreprises de commerce électronique transfrontalier en Chine à Xi’an (Shaanxi), le 19 novembre 2020

Sur la voie de l’économie numérique  

Au cours des milliers d’années d’histoire mondiale, les êtres humains ont connu la révolution agricole, la révolution industrielle et la révolution de l’information. À l’heure actuelle, les technologies numériques évoluent rapidement, leur potentiel d’application est régulièrement libéré et l’économie numérique connaît un développement rapide. Plus d’une centaine de pays ont déjà formulé des plans de transition numérique ou des plans d’action numériques. Certes, le développement de l’économie numérique mondiale reste déséquilibré. Dans l’ensemble, les pays et régions situés le long de « la Ceinture et la Route » en sont encore au stade primaire, mais ils désirent ardemment développer l’économie numérique. En revanche, l’économie numérique chinoise se classe au deuxième rang mondial pour une valeur qui passera à 45 500 milliards de yuans en 2021, soit 39,8 % du PIB, devenant l’un des principaux moteurs de la croissance économique. Compte tenu du stade de développement actuel et des besoins de divers pays, la Chine a donc proposé la Route de la soie numérique.   

Le contrecoup de l’épidémie  

Selon les données publiées par l’Organisation mondiale de la santé le 1^er septembre, le nombre cumulé de cas confirmés de COVID-19 dans le monde avait dépassé 600 millions et le nombre de décès, 6,47 millions. L’épidémie a non seulement eu des répercussions sur la vie et la santé des gens, mais aussi sur l’économie, la politique et la sécurité. Le 7 juin, le dernier rapport sur les Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale a considérablement abaissé les prévisions de croissance pour 2022. Si l’on ajoute le conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’économie mondiale entre dans une période de croissance atone et d’inflation élevée, selon ce rapport. La Banque mondiale s’attend à ce que la croissance économique mondiale passe de 5,7 % en 2021 à 2,9 % en 2022, bien en deçà de sa prévision de janvier 2022 à 4,1 %. Le 2 juin, le rapport sur les Perspectives sociales et de l’emploi dans le monde de l’Organisation internationale du travail indiquait que le choc causé par l’épidémie sur le marché mondial du travail se poursuivra pour une période indéterminée, anticipant 205 millions de chômeurs en 2022, contre 187 millions en 2019, soit un taux de chômage de 5,7 %. Il y avait 108 millions de personnes de plus travaillant dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté dans le monde par rapport à 2019, annihilant les progrès réalisés par la communauté internationale dans l’éradication de la pauvreté au cours des cinq dernières années et rendant plus difficile la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU pour 2030. L’épidémie a également eu un effet négatif sur « la Ceinture et la Route ». Pour y remédier, la numérisation peut apporter des bénéfices inattendus.   

Bénéfices mutuels et gagnant-gagnant pour tous   

Si la Route de la soie numérique est née en Chine, les opportunités et les réalisations appartiennent au monde. S’appuyant sur une base technologique solide dans le numérique, la coopération de la Chine avec les pays concernés s’est continuellement étendue notamment au commerce électronique, aux ville intelligentes, à la 5G, à l’intelligence artificielle, aux mégadonnées, à la blockchain et à la télémédecine, et la construction de la Route de la soie numérique progresse dans la bonne direction. En tant que nouveau moteur de la coopération internationale dans le cadre de « la Ceinture et la Route », de plus en plus de pays s’y intéressent. Fin 2021, la Chine a établi une coopération scientifique et technologique avec 84 pays construisant conjointement « la Ceinture et la Route », soutenu 1 118 projets de recherche conjoints et commencé la construction de 53 laboratoires conjoints dans les domaines de l’agriculture, des énergies nouvelles et des soins de santé. En août 2022, un protocole d’accord sur la coopération sur la Route de la soie numérique avait été signé avec 17 pays, et un mécanisme de coopération bilatérale de la Route de la soie du commerce électronique avait été établi avec 23 pays. La compétitivité dans ce domaine n’a cessé de se renforcer.   

L’avenir de la coopération sino-française   

La coopération sino-française dans le cadre de « la Ceinture et la Route » s’est également renforcée. Le 15 septembre 2017, le Forum de Boao pour l’Asie a organisé une conférence thématique à Paris pour discuter de l’arrimage de « la Ceinture et la Route au Plan Juncker de l’Union européenne. Lors de sa rencontre à l’Elysée avec les représentants chinois participant au forum le même jour, le président français Emmanuel Macron a affirmé que « la Ceinture et la Route » était une initiative majeure proposée par la Chine, avec une signification politique, économique et culturelle importante, et qu’elle jetait un pont pour le développement du continent eurasien. 

Forum de coopération et de développement économique numérique de « la Ceinture et la Route  » à Chengdu (Sichuan), le 21 septembre 2018

Le 15 octobre 2019, s’est ouvert à Paris le 3^e Sommet sino-français du commerce électronique transfrontalier et plus de 1 600 représentants ont été témoins des réalisations de la coopération sino-française dans ce domaine, reflétant les perspectives prometteuses de « la Ceinture et la Route » dans le cadre du développement vigoureux de l’économie numérique. En décembre de la même année, l’Ambassade de Chine en France et l’Institut de relations internationales et stratégiques ont coorganisé la troisième session du Forum de Paris sur l’initiative « la ceinture et la Route ». Plus de 500 représentants des gouvernements chinois et français, des milieux d’affaires, des groupes de réflexion et des médias y ont assisté et discuté de la coopération bilatérale et multilatérale Chine-France et Chine-UE dans le cadre de cette initiative.  

En novembre 2020, le pavillon international « la Ceinture et la Route » dans le hall 8 du 16^e Salon international du secteur culturel de Chine à Shenzhen a été lancé, et 30 pays et régions, dont la France et le Brésil, ont participé à l’exposition, présentant en ligne des produits et des projets liés aux conceptions créatives, au tourisme culturel et aux technologies culturelles pour explorer de nouvelles voies d’innovation et de développement. 

À l’avenir, la Chine et la France ont encore un immense espace et un fort potentiel de coopération dans la construction de « la Ceinture et la Route ». La Route de la soie numérique permettra aux deux pays d’approfondir la coopération pragmatique dans les secteurs émergents comme l’intégration agricole, la numérisation, les médicaments et les soins de santé, et l’intelligence artificielle. Le mécanisme de coopération sino-française sur les marchés tiers permettra aussi d’atteindre un consensus sur des projets concrets de « la Ceinture et la Route ».  

*SUN JINGXIN • chercheur à l’Institut de recherche sur la Chine et le monde contemporains