Société

Approfondir les échanges et l'apprentissage mutuel entre les civilisations
By KEITH BENNETT | Dialogue Chine-France | Updated: 2023-11-09 09:34:00

Des enfants participent à une rencontre sur la médecine traditionnelle chinoise pendant la fête des Bateaux-Dragons et se renseignent sur la fabrication des sachets d’herbes médicinales à Beijing, le 21 juin 2023.  

La civilisation humaine a une histoire de plusieurs millénaires. Alors qu’elle est apparue et s’est développée sur différents continents et à différentes époques, elle a prospéré et innové grâce aux échanges et à l’apprentissage mutuel. L’ancienne Route de la Soie, qui a commencé en Chine, en est l’un des meilleurs exemples. 

Grâce à ce réseau de routes, des vestiges romains ont été découverts en Chine, et des restes de soie et de pièces de monnaie chinoises ont été trouvés sur les marchés de la Rome antique. L’amiral Zheng He (1371-1433) avait introduit les produits de la civilisation chinoise de l’Asie du Sud-Est à l’Afrique de l’Est, tandis que les marchands du Moyen-Orient avaient trouvé leur chemin vers la Chine, devenant ainsi une partie de la grande famille, unie dans la diversité, de la nation chinoise.

Certes, l’histoire antérieure, depuis que le communisme primitif a fait place à une société de classes, n’est pas exempte de conflits. Mais c’est surtout l’essor du capitalisme et de l’impérialisme moderne qui, à partir de 1492 notamment, a fondamentalement bouleversé les relations intercivilisationnelles de l’humanité.

Comme le dit Karl Marx dans le premier tome de son ouvrage le plus célèbre, Le Capital : Critique de l’économie politique, « la découverte des contrées aurifères et argentifères de l’Amérique, la réduction des indigènes en esclavage, leur enfouissement dans les mines ou leur extermination, les commencements de conquête et de pillage aux Indes orientales, la transformation de l’Afrique en une sorte de garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires, voilà les procédés idylliques d’accumulation primitive qui signalent l’ère capitaliste à son aurore ».

Le stand britannique du bazar de la CIIE à Nanjing Road, la rue commerçante la plus fréquentée de Shanghai, le 1er mai 2021  

Les échanges et la coopération entre les civilisations ont été remplacés par le conflit et l’oppression. Les forces puissantes de l’Occident sont toujours incapables de rompre fondamentalement avec ce paradigme essentiel. C’est, par exemple, ce qui anime la théorie dystopique du « choc des civilisations », avancée par l’universitaire américain Samuel Huntington dans les années 1990 à la suite des événements dramatiques de la décennie précédente, de l’effondrement et de la dissolution de l’Union soviétique à la guerre en Irak.

Il existe dans le monde contemporain un dirigeant et homme d’État qui défend un paradigme totalement différent : celui qui prône des valeurs humaines communes telles que la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté, et insiste sur le fait que des approches différentes de la modernisation peuvent être initiées et développées, et ont tout à fait le droit de le faire.

Le 15 mars, j’ai eu le privilège de participer à la Réunion de haut niveau du dialogue entre le Parti Communiste chinois (PCC) et des partis politiques mondiaux en ligne, et d’entendre le président chinois Xi Jinping proposer l’Initiative pour la civilisation mondiale, la dernière de ses initiatives conçues pour créer une communauté de destin pour l’humanité.

Comme l’a fait remarquer M. Xi, « toutes les civilisations créées par la société humaine sont splendides. C’est de là que le mouvement de modernisation de chaque pays puise sa force et que ses caractéristiques uniques lui viennent. Transcendant le temps et l’espace, elles ont apporté ensemble une contribution importante au processus de modernisation de l’humanité. La modernisation à la chinoise, en tant que nouvelle forme de progrès humain, s’inspirera des mérites des autres civilisations et rendra le jardin des civilisations mondiales plus vivant ».

Les pays, a-t-il expliqué, doivent garder l’esprit ouvert pour apprécier les valeurs des différentes civilisations, et s’abstenir d’imposer leurs propres valeurs ou modèles aux autres et d’attiser les confrontations idéologiques.

Le bureau de Karl Marx à Londres, où il a écrit Le Capital, est présenté lors de l’exposition commémorative à l’occasion de son 200e anniversaire au Musée des beaux-arts de l’Université de Nanjing, le 4 mai 2018.  

Cela représente un concept et une approche fondamentalement différents de ceux pratiqués par les diverses puissances coloniales et maintenant néocoloniales au cours des 500 dernières années, jusqu’à aujourd’hui. Cependant, cela est en parfait accord avec les sentiments et les intérêts de la plupart des pays en développement et de leurs populations, de l’écrasante majorité de l’humanité et des héritiers de grandes civilisations anciennes. En outre, cela correspond aux intérêts objectifs de la grande majorité des populations de tous les pays, qu’ils soient développés ou en développement.

Les menaces existentielles qui pèsent sur l’humanité, telles que la catastrophe climatique imminente, les zoonoses et l’anéantissement nucléaire, ainsi que de nombreux autres défis, allant du terrorisme et de la cybercriminalité, aux défis et aux opportunités de l’intelligence artificielle, ne peuvent être résolus simplement derrière des barrières nationales ou avec la mentalité du chacun pour soi. Les besoins de paix et de développement de tous les peuples ne peuvent pas non plus être satisfaits de cette manière.

Comme le président chinois l’a souligné à de nombreuses occasions, le socialisme à la chinoise offre une nouvelle option aux pays qui souhaitent développer rapidement leur économie tout en conservant leur indépendance. Il s’agit là d’un exemple important de la contribution de la sagesse et de l’expérience chinoises à la recherche de solutions durables aux problèmes communs de l’humanité.

Le concept de communauté de destin pour l’humanité est un élément important de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère et une nouvelle étape de la sinisation du marxisme. Par conséquent, il est profondément enraciné dans la théorie et la pratique de la révolution chinoise.

Dans À la mémoire de Norman Bethune, l’un de ses articles les plus célèbres, Mao Zedong a écrit : « Voilà donc un étranger qui, sans être poussé par aucun intérêt personnel, a fait sienne la cause de la libération du peuple chinois. Quel est l’esprit qui l’a inspiré ? C’est l’esprit de l’internationalisme, du communisme, celui que tout communiste chinois doit s’assimiler. »

Aujourd’hui, nous pouvons ainsi dire que l’esprit de la communauté de destin pour l’humanité est la seule option viable pour l’humanité.

*KEITH BENNETT est consultant et analyste en relations internationales, ainsi que coéditeur de Friends of Socialist China basé à Londres. 

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