Société

Des pratiques régionales pour la construction d'un beau foyer
By MA LI, membre de la rédaction | Dialogue Chine-France | Updated: 2022-11-29 12:34:00

Le village de Xiadang (Fujian) 

Pendant les derniers congés de la Fête nationale (du 1er au 7 octobre), un nouveau service touristique est devenu populaire dans le village de Xiadang, au canton de Xiadang, dans le district de Shouning (Fujian) : les visiteurs peuvent se faire filmer en direct et de manière personnalisée. Les cinéastes sont des jeunes trentenaires, qui ont choisi de rentrer dans leur village natal pour créer leur start-up. « Auparavant, les touristes venaient dans notre village seulement pour admirer les paysages naturels et manger des spécialités locales, mais maintenant, ils peuvent rentrer chez eux avec une vidéo qui raconte leur expérience immersive inoubliable », explique Xiang Zhonghong, secrétaire du Comité du Parti du canton de Xiadang. « Les nouvelles idées créatives des jeunes insufflent une forte vitalité au développement des vieux villages. »

Une plantation de thé biologique alpin à Xiadang (Fujian) 

Les jardins de thé personnalisés 

Durant son mandat dans le Fujian, le secrétaire général Xi Jinping s’était rendu à trois reprises à Xiadang. Grâce aux qualités de l’environnement local, cet endroit a développé l’agriculture biologique et le tourisme écologique en créant de nombreuses maisons d’hôtes. Réalisant une croissance stable et durable, Xiadang s’est métamorphosée. « Pour développer les plantations du thé biologique alpin, nous avons redoublé d’efforts afin d’attirer davantage de jeunes par des aides financières et des politiques préférentielles en les aidant à trouver des débouchés sur le marché », remarque Zeng Shoufu, « premier secrétaire » d’alors, qui a rapidement accueilli les premières start-up.

C’est le cas de celle de Wang Judi, qui travaillait au loin depuis de nombreuses années. Il a créé une coopérative de gestion et de plantation de thé, qui inclut tous les 616 foyers du village. Avec le soutien du comité de la cellule du Parti du village de Xiadang et du comité des villageois, Wang Judi a enregistré en 2014 la société Mengzhixiang (littéralement « berceau du rêve ») en construisant et en finançant des ateliers. Le mode de fonctionnement « entreprise + coopérative + foyers » permet d’allouer des primes pour le thé brut aux agriculteurs supérieures à 20 % du prix du marché et distribuer de dividendes en fin d’année.

De nouveaux problèmes sont cependant apparus. « Comme la superficie cultivée en thé continuait d’augmenter dans le pays, le marché était presque saturé », précise M. Xiang. Le « premier secrétaire » Zeng Shoufu a immédiatement proposé une nouvelle idée de développement, à savoir « vendre les plantations, pas le thé ». Il a fallu changer les mentalités pour que Xiadang lance enfin le premier projet de visualisation personnalisé lié aux plantations de thé destiné à la lutte contre la pauvreté. Bientôt, un grand nombre d’entreprises et d’établissement y participaient, et finalement leur superficie dépassait 4 000 mu (un mu = 1/15 h). Il fallait battre le fer pendant qu’il était encore chaud, et on a créé la marque Xiaxiangdeweidao (littéralement « saveur de la campagne »), qui a réalisé un chiffre d’affaires de 46 millions de yuans cette année-là.

En 2018, le canton de Xiadang a réussi à sortir de la pauvreté. En 2019, le secrétaire général Xi Jinping a envoyé une réponse à la lettre des villageois, dans laquelle il les a encouragés à privilégier l’écologie et à poursuivre la voie de la revitalisation rurale. Actuellement, le canton compte 28 entreprises pionnières, coopératives et fermes individuelles avec plus de 10 000 mu de plantations de thé, de raisin et de kiwi. Le mode de développement « une industrie pour un canton ; un produit pour un village » a permis aux agriculteurs d’augmenter les revenus. En plus de filmer des vidéos courtes, les jeunes start-up vendent les produits agricoles locaux dans le pays par le biais du streaming en direct. Ces deux dernières années, Xiadang a aussi introduit de nouvelles idées créatives, attirant de plus en plus de visiteurs venant des quatre coins du pays. Il est devenu aujourd’hui un village touristique d’élite. En 2021, le revenu disponible par habitant y dépassait 20 000 yuans.

Chen Wanghui (g.) dans une roseraie 

De la pomme de terre au rosier 

Les habitants du village de Maoshui, qui est situé dans le district de Xiaojin, dans le département autonome tibétain et qiang d’Aba (Sichuan), s’est également engagé dans une voie de développement écologique sous la direction Chen Wanghui, secrétaire de la cellule du Parti du village et cheffe du comité des villageois. « L’État encourage le développement de l’économie verte dans les zones rurales. Grâce à la plantation des rosiers, les habitants se sont débarrassés de la pauvreté et se sont enrichis par leur propre labeur », a déclaré Mme Chen, ajoutant que les produits de la rosiculture sont même vendus à l’étranger. Cette année, Xiaojin a connu une récolte exceptionnelle de roses, et les villageois travaillent d’arrache-pied pour ne pas manquer la bonne saison.

Le village de Maoshui se situe à une altitude moyenne de près de 3 000 m et est difficile d’accès. Les habitants ont toujours vécu de la culture de la pomme de terre et des fèves. En 2011, Mme Chen, qui travaillait dans la restauration hors du village depuis de nombreuses années, a été élue cheffe du comité des villageois. Face aux difficultés du développement, elle était désespérée. C’est en examinant un champ endommagé par des sangliers qu’elle a découvert que les rosiers sauvages étaient intacts. Elle a alors eu une révélation : « On ne plante plus de pommes de terre, on plante des rosiers ! » Après avoir consulté en ligne des informations, elle a appris que les roses peuvent non seulement être utilisées comme nourriture, mais aussi comme médicaments, et que l’huile essentielle de rose se vend très cher. Pour trouver des rosiers adaptées à l’environnement de Maoshui, elle s’est rendue dans le Gansu, le Shandong, le Guizhou et à Shanghai, demandant des conseils sur la sélection des semences, la gestion des champs et les techniques de plantation.

En 2013, les roseraies ont commencé à connaître un grand succès, et la qualité de l’huile essentielle raffinée, à augmenter dans des proportions élevées. Afin de suivre une voie du développement dans un secteur spécialisé et de mobiliser l’enthousiasme des villageois, Mme Chen et les cadres du village ont créé une coopérative professionnelle pour acheter les roses des villageois à un prix supérieur à celui du marché. En 2016, elle a été élue secrétaire de la cellule du Parti du village pour ses services rendus, continuant à guider les habitants dans la voie de la prospérité. En 2017, avec toutes ses économies, elle a investi dans la construction d’une usine de transformation des roses. Aujourd’hui, le district de Xiaojin possède une chaîne industrielle écologique qui comprend la transformation, la vente et le tourisme, et exporte une trentaine de produits à base de roses, notamment vers le Japon, la Corée du Sud et la Bulgarie.

« Le secteur de la rose couvre 6 villages dans le canton de Dawei (où se situe le village de Maoshui), ainsi que 46 autres villages dans 12 bourgs ou cantons environnants. Près de 3 200 foyers en ont bénéficié, réalisant en moyenne une augmentation de revenus de plus de 5 000 yuans chaque année », note Mme Chen. Parlant du développement futur, elle estime que sur la base de la protection de l’environnement écologique des régions montagneuses, il faut intégrer l’innovation scientifique et technologique dans tous les maillons du secteur de la rose pour stimuler efficacement la revitalisation rurale du district.

Le Parc national du panda géant 

La coexistence entre l’homme et la nature 

Xiong Rui, journaliste à la société Ya’an Media, enregistre le processus de civilisation écologique de la Chine avec sa caméra et son stylo. Dans le cadre du Parc national du panda géant, Ya’an abrite plus de 300 pandas géants sauvages. À peu près 80% de la superficie du district de Baoxing relevant de la juridiction de Ya’an est incluse dans la construction du Parc national du panda géant.

Que doit-on faire avant que les pandas géants nés par insémination artificielle ne soient remis en liberté ? Pourquoi les pandas géants sauvages vont-ils chercher de la nourriture chez les agriculteurs ? Comment surmonter la douleur causée par la transformation économique locale dans le contexte de la construction du Parc national du panda géant ? Il s’agit des questions pour mieux comprendre l’importance de la construction du Parc national du panda géant.

Avec ses collègues, Mme. Xiong a interviewé une quarantaine de personnes, dont le planificateur en chef de la construction du Parc national du panda géant du Sichuan, le chef de la patrouille de surveillance du panda géant, des patrouilleurs de la réserve naturelle nationale, des garde-forestiers, des villageois, des zoologistes et des chercheurs sur le panda géant.

Situé dans le Parc national du panda géant, le village de Fazhan dans le district de Yingjing connaissait auparavant un développement axé sur la consommation des ressources, qui rapportait temporairement des revenus, mais qui n’était pas une solution à long terme. « La transformation a commencé au cours de ces 10 dernières années. Au cours de la construction du Parc national du panda géant, les habitants ont graduellement changé de concept, et puis, l’amélioration écologique a apporté des avantages. Les pandas et les villageois ont commencé à coexister », précise-t-elle. Fazhan abrite maintenant des maisons d’hôtes sur le thème du panda. En 2021, le revenu moyen par villageois a dépassé 20 000 yuans. Les habitants ont davantage pris conscience de l’influence de l’environnement sur le développement économique ainsi que sur la vie quotidienne, et beaucoup participent spontanément au travail de protection des pandas géants et de l’environnement pour former un beau foyer où tous vivent en harmonie.

 
Numéro 13 juillet-septembre 2022
XXe Congrès du Parti communiste chinois
Allocution de Jean-Pierre Raffarin pour le Dialogue Xiamen-Nice-Durban
Le crieur de rue du vieux Beijing
La transmission et le développement de l'esprit esthétique chinois
Liens