Plus que jamais, nous devons clarifier ce qu’est le véritable multilatéralisme, ou ce qu’est le multilatéralisme propice à la paix, au développement et à la stabilité dans le monde, et quels devraient être ses principes fondamentaux.
Le 5 novembre 2020, dans la zone d’exposition consacrée à l’automobile de la 3e CIIE à Shanghai,
le groupe Michelin présente un pneu géant destiné aux engins d’exploitation minière.
Tout d’abord, un véritable multilatéralisme doit respecter l’esprit d’ouverture et de tolérance. La philosophie chinoise nous enseigne qu’il faut « se montrer accommodant tout en gardant sa propre identité ; rechercher l’identité de vues tout en mettant de côté les divergences ». C’est en adhérant aux valeurs communes de paix, de développement, d’équité, de justice, de démocratie et de liberté de toute l’humanité, en transcendant l’idéologie et les systèmes sociaux, y compris la culture, l’histoire et le processus historique, et par une consultation égale et une coopération amicale que nous pourrons véritablement préserver ensemble la paix mondiale, construire conjointement une économie mondiale ouverte et promouvoir conjointement le développement et le progrès de la société humaine.
Ensuite, le véritable multilatéralisme doit être fondé sur le droit international. Le système international basé sur l’ONU et l’ordre international fondé sur le droit international sont des garanties importantes de paix et doivent être fermement maintenus. Bien entendu, les institutions multilatérales telles que l’ONU, l’Organisation mondiale du commerce et l’Organisation mondiale de la santé doivent répondre aux voix de l’époque et procéder à des réformes et des optimisations fondées sur le consensus le plus large formé par des consultations approfondies de divers pays, afin de renforcer continuellement leur autorité, leur représentativité et leur efficacité, et mieux réaliser l’intention initiale et sauvegarder les intérêts de développement pacifique que recherche toute l’humanité.
Enfin, le véritable multilatéralisme devrait et doit respecter l’indépendance, la souveraineté et l’égalité de tous les pays et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. C’est en fait la norme fondamentale des relations internationales établie par la Charte des Nations Unies. Plus de 190 pays, grands ou petits, sont sur un pied d’égalité. Ce sont des existences uniques dans un monde diversifié et ils ont tous le droit légitime d’explorer leurs propres voies de développement sur la base de leurs propres expériences. De nombreuses situations chaotiques et de désordre dans différentes parties du monde aujourd’hui sont la conséquence néfaste de l’interventionnisme.
Concernant les perspectives de coopération entre la Chine, l’Europe et les États-Unis dans le cadre du multilatéralisme, quatre points de réflexion peuvent être explorés.
Premièrement, le gouvernement américain actuel insiste sur la rupture avec la politique étrangère de déchirement et de destruction du gouvernement précédent. La Chine et l’UE, qui ont toujours adhéré au multilatéralisme, s’en félicitent. Mais plus important encore, nous attendons également en l’encourageant que cet engagement de retour sur la scène internationale se manifeste beaucoup plus concrètement par des actions qui respectent la Charte des Nations Unies et d’autres lois internationales et systèmes internationaux.
Deuxièmement, la Chine et l’UE ont toujours été des partenaires pour préserver le multilatéralisme. Quand j’étais jeune diplomate stagiaire en 1975, j’ai assisté à la signature de l’accord sur l’établissement des relations diplomatiques Chine-UE à Bruxelles, cette année marquant le 46e anniversaire. Je suis profondément heureux de constater l’expansion et l’approfondissement continus de la coopération mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant entre les deux parties au cours de ces 46 dernières années. Je pense que le développement des relations Chine-UE a non seulement amélioré le bien-être des populations des deux parties, mais a également favorisé la prospérité, le développement et le progrès du monde. L’épidémie de COVID-19 a durement frappé le monde, mais en 2020, le commerce Chine-UE a inversé la tendance et a augmenté de 5,3 %. La Chine est désormais devenue le plus grand partenaire commercial de l’UE et les deux parties ont achevé les négociations pour un accord bilatéral d’investissement. Tout cela démontre pleinement la résilience, le potentiel et les perspectives énormes en termes d’exigences mutuelles et de coopération entre la Chine et l’UE. En tant que diplomate engagé dans la compréhension mutuelle et la coopération Chine-UE depuis plus de 30 ans, j’appelle les relations Chine-UE à revenir à leur origine et à adhérer strictement au principe selon lequel « la coopération est bien plus importante que la concurrence ; le consensus, aux différences », afin de renforcer l’indépendance et la fermeté des relations Chine-UE. En élargissant les intérêts communs, en réduisant les différences, en nous concentrant sur la coopération et en évitant que les résultats durement acquis de la coopération ne soient perdus, nous devons nous efforcer de faire progresser les avancées et le développement de chacun, et de promouvoir conjointement la réforme et l’optimisation du système international.
Troisièmement, la Chine a eu de nombreux contacts et de réunions avec le nouveau gouvernement américain. Nous sommes toujours déterminés à parvenir à une coopération non conflictuelle, de non-confrontation, de respect mutuel et gagnant-gagnant avec les États-Unis, tout en préservant fermement notre souveraineté et notre sécurité. Si les États-Unis veulent le dialogue et la coopération, ils sont les bienvenus. En même temps, nous pensons que le respect mutuel et l’égalité de traitement doivent être respectés.
Le stand de TCL à l’Exposition internationale des produits de
consommation électroniques de Berlin, le 3 septembre 2020.
Quatrièmement, je crois que la Chine, l’UE et les États-Unis sont capables et doivent apporter leurs propres contributions au développement pacifique mondial. En tant que grandes puissances mondiales, ils ont d’importantes responsabilités dans le maintien de la paix mondiale et la promotion du développement mondial. Il existe également de vastes intérêts communs sur des questions centrales internationales et régionales telles que le changement climatique, le développement vert et l’accord sur le nucléaire iranien. Il y a une marge importante pour la coopération et beaucoup de choses importantes qui peuvent être accomplies grâce à la coopération. À mon avis, qu’il s’agisse des relations sino-européennes, sino-américaines ou euro-américaines, et même si elles ont des influences interdépendantes, elles ont chacune leur propre valeur. Chacune doit développer des relations bilatérales en parallèle, une coopération ouverte et une interaction bienveillante.
La Chine, l’UE et les États-Unis doivent toujours adhérer au respect mutuel, rechercher un terrain d’entente tout en réservant les différences, et une coopération gagnant-gagnant, défendre l’esprit d’un véritable multilatéralisme, établir un cadre stable et équilibré pour les relations entre grandes puissances, s’efforcer de promouvoir la coopération et ne pas accroître les différends, faire en sorte de résoudre les problèmes au lieu d’en créer, répondre ensemble aux défis mondiaux afin de contribuer chacun à la paix, à la stabilité et au développement du monde.
Kong Quan • directeur adjoint de la commission des Affaires étrangères de la CCPPC