L’instabilité et l’incertitude du développement mondial se sont considérablement accrues avec la pandémie de COVID-19, couplée aux changements inédits survenus au cours du siècle. Dans ce contexte, il est impératif que tous les pays mettent le multilatéralisme en pratique, dans un esprit de solidarité et de coopération. Et à ce compte-là, la Chine, les États-Unis et l’Europe, principales forces au sein de la communauté internationale, devraient montrer l’exemple.
Monsieur Du Zhanyuan
Le monde doit encore renforcer le dialogue et atteindre de nouveaux consensus en soutenant le concept de multilatéralisme. Avec le développement continu de la multipolarisation globale et de la mondialisation économique, la communauté internationale s’accorde de plus en plus à dire qu’il faut améliorer la gouvernance mondiale dans le cadre du multilatéralisme. Toutefois, à l’évidence, chaque pays a sa propre interprétation de ce qu’est véritablement le multilatéralisme et de la manière à mettre en œuvre ce concept dans la gouvernance mondiale. La Chine préconise un multilatéralisme ouvert et tolérant, dont la souveraineté est une condition sine qua non. Une définition qui obtient la reconnaissance et le soutien actif de plus en plus de nations.
En vue de promouvoir le multilatéralisme, les grandes puissances doivent encore renforcer leur coordination et élargir les domaines de coopération. Et pour réaliser pleinement le multilatéralisme, au-delà des beaux discours, il est nécessaire d’agir. Face à la crise mondiale de santé publique provoquée par l’épidémie de COVID-19, que l’on pourrait même qualifier de crise de gouvernance mondiale par extension, un nombre croissant de pays ont pris conscience qu’une nation, seule, ne saurait relever les défis transnationaux auxquels elle est confrontée. La Chine, les États-Unis et l’Europe devraient prendre les devants dans la pratique du multilatéralisme. En se focalisant sur les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 définis par les Nations Unies, ils doivent élever au rang de priorités la réponse face à l’épidémie, le développement économique, la lutte contre le changement climatique et la biodiversité, entre autres domaines, tout en s’efforçant de faire naître de nouvelles opportunités de coopération multilatérale pour régler les questions de gouvernance mondiale. Le système des Nations Unies forme un cadre de gouvernance multilatéral, qui a été établi à mesure que l’humanité a tiré les leçons du passé en matière de gouvernance. Il a joué un rôle important pendant des décennies et mériterait de l’assumer encore à l’avenir. Dans le même temps, nous devons également veiller à accroître la représentation et le droit à la parole des pays en développement, et mettre en place une structure de gouvernance multilatérale perfectionnée.
Le module de vaccination intelligent automatique est présenté lors de la 3e CIIE, le 7 novembre 2020, à Shanghai.
À l’heure de formuler une vision multilatérale, la Chine, les États-Unis et l’Europe devraient encore renforcer l’inspiration mutuelle et unir leurs forces dans la coopération. La diversité culturelle sur notre planète est l’une des caractéristiques à l’essence même de la société humaine. De fait, les valeurs partagées par tous les hommes et les intérêts communs mondiaux qui se sont formés au fil des échanges et de l’assimilation entre les cultures, constituent une base solide au développement de notre coopération multilatérale. Afin de construire aujourd’hui un multilatéralisme tourné vers l’avenir, nous devons apprendre les uns des autres et nous faire confiance, en respectant les différences d’un pays à l’autre au regard de son histoire, sa culture, son système social et sa voie de développement. Il nous faut également prôner la paix, le développement, l’égalité, la justice, la démocratie et la liberté, qui sont des valeurs communes à toute l’humanité. En redoublant de courage et de sagesse, il convient de s’opposer à l’unilatéralisme, à la priorité nationale ainsi qu’à d’autres pratiques contraires aux valeurs fondamentales du multilatéralisme.
La Chine est un pays partisan et acteur du multilatéralisme. Le pays s’emploie à maintenir l’autorité des Nations Unies ainsi qu’à s’en tenir aux buts et principe de la Charte onusienne, en suivant une approche de gouvernance mondiale caractérisée par la consultation, la synergie et le partage. Dans la pratique, la Chine défend fermement le système des Nations Unies, en participant et soutenant vigoureusement les initiatives et activités de cette organisation qui se rapportent au développement durable, au maintien de la paix et à la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, avec son initiative « la Ceinture et la Route », elle s’active à établir une nouvelle plateforme de coopération multilatérale. Le pays s’engage de surcroît, de son propre chef, à assumer sa responsabilité internationale quand il s’agit de répondre aux défis mondiaux. À titre d’exemple, la Chine a rejoint l’initiative COVAX pour assurer un accès équitable à la vaccination contre le COVID-19 et l’Initiative de suspension du service de la dette du G20. Notons aussi que le gouvernement chinois avance l’objectif d’atteindre le pic de ses émissions de CO2 avant 2030 et de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2060. Ainsi, la Chine met sans cesse en application les concepts et les valeurs derrière le multilatéralisme, au travers d’actions concrètes et efficaces.
Du Zhanyuan • président du Groupe international de publication de Chine (CIPG)